
20 % des dossiers d’assurance seraient écartés chaque année pour cause d’erreur ou de fausse déclaration. Un chiffre qui donne le ton et rappelle combien la moindre imprécision peut balayer d’un revers des droits durement acquis. Derrière la paperasse, c’est une mécanique implacable qui se met en marche, avec un mot d’ordre : la transparence n’est jamais une option.
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Fausse déclaration en assurance : de quoi parle-t-on vraiment ?
Difficile d’aborder l’assurance sans évoquer le spectre de la fausse déclaration. Ce terme désigne toute information inexacte ou passée sous silence au profit de l’assureur, que ce soit lors de la souscription ou à l’occasion d’un sinistre. Personne n’est à l’abri : assurance auto, contrat emprunteur pour un prêt immobilier, multirisque habitation ou santé, toutes les branches sont concernées.
Les cas de figure sont multiples. Certains maquillent leur historique de sinistres, d’autres minimisent le nombre de kilomètres parcourus pour leur assurance auto, quelques-uns taisent un problème de santé lors de la déclaration pour un prêt immobilier. Il arrive aussi que la valeur des biens assurés soit sous-estimée dans les contrats habitation. Toutes ces situations s’inscrivent dans la catégorie des fausses déclarations.
Dans l’univers de l’assurance, on distingue clairement les erreurs de bonne foi des actes délibérés. Voici concrètement les moments sensibles :
- Lors de la souscription, une fausse information fausse le calcul du risque par l’assureur.
- Au moment d’un sinistre, elle peut servir à maximiser le montant de l’indemnisation ou à justifier une prise en charge qui n’aurait pas eu lieu autrement.
Qu’il s’agisse de remplir un formulaire ou de déclarer un sinistre, chaque interaction avec l’assureur exige une rigueur sans faille. Une simple imprécision peut bouleverser tout l’équilibre du contrat. La loi, elle, s’assure que ces écarts, volontaires ou non, soient strictement encadrés.
Bonne foi ou fraude : comment distinguer les différents types de déclarations erronées
Mettre toutes les fausses déclarations dans le même sac serait une erreur. Le code des assurances fait la différence entre l’oubli involontaire et la fraude caractérisée. D’un côté, l’erreur commise sans intention de nuire : une case mal renseignée, une donnée jugée anodine qui se révèle en réalité déterminante pour la compagnie. Ici, l’intention est centrale : s’agit-il d’une simple méconnaissance ou d’une tentative de dissimulation ?
À l’opposé, la fausse déclaration volontaire relève de la fraude. L’assuré fournit en toute connaissance de cause une information tronquée. Exemple concret : réduire le kilométrage annuel dans un contrat auto ou cacher un antécédent médical lors d’une demande de prêt. Cette volonté de tromper ouvre la porte à des procédures lourdes : annulation du contrat, poursuites judiciaires, et bien souvent inscription au fichier des résiliations.
Pour clarifier, voici comment les compagnies d’assurance catégorisent ces écarts :
- Erreur non intentionnelle : l’assuré s’est trompé sans chercher à en tirer profit.
- Fausse déclaration intentionnelle : il y a volonté délibérée de modifier la réalité, ce qui tombe sous le coup de la fraude.
La frontière peut être ténue, et c’est là que l’analyse des experts prend tout son sens. Entre négligence et manœuvre frauduleuse, il revient à l’assureur de réunir les preuves nécessaires. Les outils de détection et la jurisprudence examinent avec minutie le comportement de l’assuré pour statuer.
Quels risques et quelles conséquences en cas de fausse déclaration ?
S’engager dans une fausse déclaration, même involontaire, peut coûter très cher. Premier danger : l’annulation pure et simple du contrat. Si l’assureur démontre la volonté de tromper, il peut décider de supprimer la couverture dès l’origine. L’assuré se retrouve alors sans filet pour le sinistre en cause, et doit parfois rembourser les éventuelles indemnisations déjà versées.
Autre sanction : la résiliation du contrat, qui peut être immédiate et sans préavis. Résultat : impossible de retrouver facilement une compagnie prête à vous assurer. Le nom de l’assuré est signalé via l’AGIRA, la plateforme qui centralise les résiliations et sinistres chez les assureurs.
Pour les cas d’erreur de bonne foi, l’assureur réajuste généralement les conditions : augmentation de la prime, modification de la franchise, voire baisse de l’indemnisation. Concrètement, si vous oubliez de préciser l’usage réel de votre voiture dans un contrat auto, l’indemnité perçue en cas de sinistre sera revue à la baisse, parfois jusqu’à l’absence totale de prise en charge.
Il ne faut pas oublier que la collectivité des assurés paye aussi le prix de ces écarts. Quand une fraude passe sous les radars, c’est l’ensemble du système qui trinque : hausse des primes, perte de confiance, fragilisation du modèle assurantiel.
Précautions essentielles pour éviter toute erreur sur votre contrat d’assurance
La fausse déclaration n’est pas toujours le fruit d’une volonté de tromper. Dans la pratique, la précipitation ou un manque d’attention suffit parfois à semer la confusion. Pour éviter pareille situation, la vigilance doit devenir un réflexe, surtout lors de la souscription d’un contrat ou en complétant le questionnaire médical pour une assurance emprunteur ou un crédit immobilier. Chaque donnée transmise mérite d’être vérifiée, modifiée si besoin, avant de valider le dossier.
Voici les points à surveiller de près pour limiter les risques :
- Déclarez avec précision vos informations de santé : antécédents, traitements en cours, arrêts de travail récents. Un oubli, même minime, peut remettre en cause une offre ou déclencher une annulation de contrat.
- Pensez à signaler tout changement de situation : déménagement, nouvel emploi, évolution des revenus. Ces éléments font évoluer le risque aux yeux de l’assureur.
Le droit à l’oubli s’applique dans des conditions précises pour les assurances emprunteur liées à un prêt immobilier. Connaitre les règles en vigueur permet d’éviter de mentionner des problèmes médicaux qui ne devraient plus l’être. Gardez systématiquement une trace écrite de tous vos échanges avec l’assureur. C’est une sécurité en cas de contestation future.
La transparence reste votre meilleur allié. Un dossier complet, honnête et à jour limite considérablement les risques de litige lors d’un sinistre. Vérifiez vos affirmations à la lumière des documents exigés : bulletins de salaire, justificatifs médicaux, attestation de domicile. À chaque étape, la précision rend plus solide votre protection.
Au bout du compte, chaque déclaration engage. Un détail négligé aujourd’hui peut peser lourd demain. Mieux vaut miser sur la franchise : on n’est jamais trop prudent lorsqu’il s’agit de garantir sa tranquillité face à l’imprévu.
























































